Simulacron 3 - Daniel Galouye

Auteur : Daniel GALOUYE (USA) 
Titre : Simulacron 3 
Parution : 2010 (réédition), VO en 1964 
Collection Folio SF 


Publié au début des années 60, ce roman qui prend pour thème le simulacre évoque entre autres des écrivains tels Philip K.Dick ou Christopher Priest ainsi que le film « ExistenZ » de Cronenberg. Nul doute que Galouye mérite sa place à leurs côtés. 


L’entreprise « REACO » fait la promotion d’un simulateur environnemental total baptisé « Simulacron 3 » afin d’être débarrassé des observateurs de comportements. Ceux-ci font des sondages dans la rue et quiconque s’y soustrait doit payer une amende. 
L’ambition du simulacre est d’aboutir à une société plus ordonnée en estimant le comportement des unités (des êtres artificiels) dans des situations hypothétiques. 

Cette promotion du « Simulacron 3 » fait d’une pierre deux coups puisque Douglas Hall remplace le précédent directeur technique (M. Fuller) qui est décédé. Durant les festivités, Hall parle subrepticement avec un certain Morton Lynch qui lui confie que l’ancien directeur technique a évoqué le fait que s’il disparaissait ou mourait, ce ne serait pas par accident. Interloqué par cette nouvelle, Hall croit avoir halluciné puisque ce même Morton Lynch s’est en une fraction de seconde volatilisé. Plus tard, lorsqu’il demande à ses collègues des nouvelles de Morton Lynch (le directeur de la sécurité dans l’entreprise), personne ne semble le connaître. 

De plus, ces derniers temps, l’état de santé de Douglas Hall se détériore car il est victime de crises vertigineuses persistantes… 



L’auteur met en abîme l’exploration des mondes réel et virtuel. Les certitudes du personnage principal – Douglas Hall – s’effritent au fur et à mesure de son enquête sur la mort de son prédécesseur, M. Fuller. Il s’interroge aussi sur Morton Lynch : est-ce lui qui a créé un souvenir imaginaire ? Progressivement il soupçonne les personnes de son entourage de le manipuler. Mais dans quel but ? 


Galouye jongle entre les niveaux de réalité pour mieux nous surprendre et nous perdre. Habilement construit, du suspense, des interrogations sur ce qu’est le réel et une écriture soignée, font de ce roman une réussite à (re)découvrir d’urgence.