Auteur : Ernesto FRANCO (Italie)
Titre : Histoire d’Usodimare
Paru en février 2009 (2007 pour la VO)
Editions L’Arbre vengeur
En dehors de l’écriture, l’italien Ernesto Franco est directeur des éditions Einaudi. Le présent récit est un embarquement pour un voyage aux confins de l’étrange. D’un homme prêt à tout pour obtenir une réponse. Mais en existe-t-il seulement une ?
Le narrateur est chargé de retrouver la trace du capitaine Pépé Usodimare qui s’est soudainement volatilisé de son cargo échoué à Chittagong au Bangladesh afin d’être démonté morceau par morceau pour les acieries Indi de Bombay. Le narrateur dispose de l’ordinateur portable du capitaine, dans lequel l’homme stockait son journal de bord et ses réflexion personnelles.
Tout remontait à quelques années en arrière (on ignore quand exactement). Usodimare était épris d’une femme nommée Nenè ; leur relation se caractérisait principalement par la dérencontre. En effet, ils ne s’étaient croisés en tout et pour tout que trois fois. La dernière se termina tragiquement pour la femme puisqu’elle fut assassinée ou abattu accidentellement par le fusil d’un douanier, à bord du cargo Bahia Inutil. Avant de rendre son dernier souffle, elle glissa au capitaine qu’à bord du navire se trouvait quelque chose de très important destiné à Usodimare…
Des années plus tard, alors que le capitaine n’avait jamais perdu de vue le cargo Bahia Inutil, il se voit confié de l’acheminer du port d’Aden au port de Chittagong pour le destin mentionné ci-dessus. Il promet la somme de 10000 dollars à l’un des membres de l’équipage qui mettra la main sur ce que sa défunte amie a caché…
Histoire d’un homme profondément tourmenté, la quête d’Usodimare a quelque chose de fascinant et d’effrayant dans son jusqu’auboutisme. Comment expliquer cette obsession pour une femme qu’il a à peine connue ? Comment expliquer cette quête forcenée pour résoudre une énigme dont il ne sait absolument rien de tangible ? La fin du texte apporte une piste renvoyant au mythique Moby Dick de Melville, conférant au roman de Franco une profondeur insoupçonnée, en tous points admirable.
L’histoire d’Usodimare est un texte énigmatique, beau et touchant servit par une écriture limpide. Une réussite de plus à mettre sur le compte de cet excellent éditeur qu’est L’Arbre vengeur.
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