Auteur : Mikhail Elizarov (Russie)
Titre : Le bibliothécaire
Parution : Aout 2010 (VO, 2007)
Editions Calmann-Levy
L’écrivain Gromov, qui a sombré dans les oubliettes, est l’auteur d’une œuvre rarissime rédigée essentiellement durant la seconde moitié du XXè s. Sa rareté tient du fait que la lecture de ses livres modifient la personnalité des lecteurs (et auditeurs). On y trouve notamment le Livre de la Force, du Pouvoir, de la Joie, de la Mémoire… Dès lors, certaines personnes fondent des organisations qu’ils nomment « Bibliothèque » regroupant les adeptes de Gromov. Les actes de brigandage sont en augmentation croissante et les voleurs identifiés se font écartelés. C’est une véritable lutte de pouvoir qui s’instaure.
Le narrateur, Alexei, découvre que son oncle était le chef d’un des clans de « bibliothèque », les chironistes. Il sera bon gré mal gré contraint à prendre sa succession. Au cœur de conflits dont il ne saisit pas toujours les enjeux, son apprentissage se fait sur le terrain, au jour le jour, devant faire face à des pertes humaines de sa cohorte…
Avec une telle idée de départ, à savoir le Livre comme vecteur de savoir et par suite de Pouvoir, l’on était en droit d’attendre un roman dense et ambitieux. Hélas, Elizarov privilégie la quête sanguinaire et mortelle entre clans pour s’approprier les trésors de Gromov, omettant la partie qui, de mon point de vue, eu été la plus stimulante à traiter, comme par ex. les enjeux politiques, la manipulation probable de la masse, l’avènement d’une nouvelle religion (religiosité ?) véhiculée par la puissance des livres, les réactions du pouvoir en place face à cette menace atypique, etc. Au final, j’ai le sentiment d’un ratage compte tenu des potentialités de base.
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