mardi 7 juin 2011

L'homme que les arbres aimaient - Algernon Blackwood

Titre : L’homme que les arbres aimaient
Auteur : Algernon Blackwood (Ecosse)
Editions L’Arbre vengeur (2011)


Né en 1869 et mort en 1951, l’écossais Algernon Blackwood exerça plusieurs professions. Il fut d’abord fermier au Canada avant de devenir journaliste à New-York. A l’approche de la quarantaine, il retourna en Angleterre pour se consacrer à sa carrière littéraire. Le présent ouvrage comprend cinq nouvelles issues de plusieurs recueils (« Wendigo » ; « Elève de la quatrième dimension » ; « Le camp du chien ») publiés dans la défunte collection « Présence du futur » aux éditions Denoël.

Dans « Les saules », deux randonneurs parcourent le Danube en canoë. Lors du passage d’une zone marécageuse envahit de saules nains, ils prennent conscience de leur petitesse face à la puissance des éléments. D’abord envoûtés par les lieux, une sensation d’étouffement et d’une réalité mouvante prend place, avec une montée subtile de l’angoisse.
« Le passage pour un autre monde » aborde l’attirance des humains dans la direction de choses qui leurs sont inconnues. Ici, un passage au-delà duquel se trouve le Peuple Joyeux. Mais à quel prix ? Car il arrive parfois que les apparences soient trompeuses.
Un homme achète une demeure réputée hantée pour y passer ses derniers jours. Deux personnes l’accompagnent pou y passer la première nuit. La thématique classique du fantôme est efficacement traitée dans ce beau texte qu’est « Le piège du destin ».
Dans « L’homme que les arbres aimaient », un peintre doté d’un instinct divinatoire parvient à comprendre les arbres, à saisir leur caractère et leur sensibilité. Là encore, une force mystérieuse au-delà de la surface des choses se manifeste pour un récit lugubre et poétique.
Le recueil se clôture avec « La folie de Jones ». Une histoire qui exploite la perception erronée de l’espace et du temps. En effet, certaines personnes savent que quelque chose d’inhérent en l’homme peut être révélé, ouvrant un accès vers un monde d’une toute autre envergure au nôtre.


Le fil conducteur des nouvelles de ce magnifique recueil renvoie à l’existence d’un monde caché, terrifiant et horrifique, peuplé de présences impalpables et souvent gigantesques. L’auteur créer un sentiment d’angoisse et d’oppression via une plume fluide et élégante. Adulé par Lovecraft, l’œuvre de Blackwood, bien qu’inférieure à mes yeux à celle du maître, n’en demeure pas moins hautement recommandable pour les amateurs de littérature fantastique.

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