mercredi 8 juin 2011

Journée d'un opritchnik - Vladimir Sorokine

Auteur : Vladimir Sorokine
Titre : Journée d'un opritchnik
Paru aux éditions de l'Olivier en 2008

Dans une Russie futuriste (2028), nous suivons la journée d’un opritchnik dans les moindres détails. En partant des habitudes alimentaires, la toilette, les prières jusqu’aux diverses missions que doivent accomplir les membres de l’opritchnina. C’est une institution créée par le tsar Ivan le Terrible entre 1565 et 1572 dont le territoire était contrôlé par lui-même et sur lequel il installait des membres de la garde et de la police. 

Les opritchniks sont commandés par le Patron, lui-même aux ordres du Souverain. Ils doivent éliminés les ennemis de la « Sainte Russie ». Tortures, viols des femmes, meurtres et appropriation des biens des victimes sont de vigueur avec pour slogan : « Parole et devoir ». 

La censure est présente notamment avec le contrôle des médias et la suppression de certains livres afin de «garder l’esprit froid et le cœur pur ». 

Tout est rapporté au christianisme. Le Patron et les opritchniks louent Dieu. On évoque la Sainte Russie, on écoute la Radio Sainte Russie. Le Patron va mettre en place ce qu’il appelle La chenille : les opritchniks se positionnent à la queue leu leu et copulent, les plus jeunes placés derrière le patron : « Cette règle est judicieuse pour deux raisons : premièrement, les jeunes se font une place au sein de notre hiérarchie, deuxièmement le mouvement de la semence se transmet de la queue de la chenille vers sa tête, ce qui symbolise le cycle éternel de la vie et le renouvellement de notre fraternité. D’une part, les jeunes respectent les plus anciens, de l’autre, ils les nourrissent. C’est sur ces principes que nous tenons. Et loué soit Dieu ! ». 



Une poignée d’individus instaurent un climat de terreur en Russie, faisant régner l’ordre par des bains de sang au nom de Dieu. Pour le bien de la Patrie. Un sentiment mitigé me traverse en fermant ce bouquin. D’un côté on est apeuré par l’image véhiculée par ce pays selon l’auteur, d’un autre côté on serait tenté de dire : rien de neuf sous le soleil. Ce livre doit assurément faire grincer des dents en Russie (certains ouvrages de Sorokiney sont interdits) en revanche de notre point de vue, on apprend pas grand-chose, bien que cela soit effrayant. Hormis les nouvelles technologies, on retrouve des similitudes avec les événements survenues cinq siècle plus tôt sous la prise de Ivan Le Terrible.

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