Le feu de Dieu de Pierre Bordage
ED. AU DIABLE VAUVERT, MARS 2009
Tout en construisant son Cycle de La Fraternité du Panca, publié aux éditions L’Atalante et qui comprendra cinq tomes, Pierre Bordage s’accorde des pauses pour se consacrer à d’autres projets. Il nous propose ici un thriller apocalyptique efficace - à défaut d’être vraiment original.
Franx le savait. Depuis fort longtemps. La fin du monde était imminente. Personne ne le croyait. On le disait fou. Lui n’en avait cure. Avec sa famille, et une poignée d’autres adeptes, ils se barricadèrent dans une ferme isolée transformée en bunker. Avec des provisions pour survivre plusieurs années après la catastrophe. La communauté vivait en parfaite autarcie.
Le temps s’écoulait et rien ne laissait présager le pire. Le cataclysme annoncé par les prophéties des anciens mythes tardait à se manifester. Franx se rendit en région parisienne pour régler la succession de sa défunte tante. Elle lui avait légué son appartement. C’est alors quel a terre trembla et que la tempête balaya tout sur son passage. Les séismes provoquèrent le déplacement des plaques tectoniques, engendrant l’écoulement de l’eau des fleuves et des rivières le long des failles. Une pluie de cendres rendit la visibilité quasi nulle.
Dès lors, Franx n’eut plus qu’un objectif : retrouver les siens. La route serait longue puisque 500 kilomètres les séparaient et que les moyens de transport étaient devenus inexistants. En chemin, il promit à une mère mourante de sauver sa petite fille de cinq ans.
Là-bas, dans le Feu de Dieu, sa compagne et ses deux enfants (Zoé et Théo) étaient captifs avec un individu louche aux tendances psychopathes, le seul à être resté dans le bunker. Les autres familles avaient quitté les lieux avant la catastrophe, convaincues qu’il était temps de tourner la page.
Côté Sf, Bordage exploite le filon un brin usé du cataclysme à l’échelle planétaire. Les modifications climatiques sont très imagées et assez réussies, imprégnant le lecteur de l’atmosphère mortifère qui pèse sur le périple de Franx et de la fillette. Celui-ci « traversait le pays de la désolation, le monde des enfers, là où la vie était niée ». On notera que pour se taper 500 bornes à pied, en portant régulièrement une fillette, le tout par - 40 °C, il faut avoir le moral.
Venons-en justement aux enfants, présages d’une humanité mutante. La petite fille (qui est muette) et Théo, le fils de Franx, ont des visions. Ils ne parviennent pas toujours à déchiffrer, mais ils perçoivent des dangers ou ressentent des présences. Théo voit par moments son père qui est pourtant très éloigné du bunker.
Autour d’eux, le terrible spectacle de la chute de l’Homme. La barbarie la plus totale. Il n’y a pas assez de nourriture pour tous, l’anthropophagie n’est plus tabou.
L’auteur joue aussi sur le tableau du polar. Sa famille, cloîtrée dans le feu de Dieu, est sous la menace constante du « grax », un homme qui veut assouvir son appétit sexuel et sauver coûte que coûte sa peau. L’écriture de Bordage sert habilement les tensions psychologiques dans ce huis clos.
Hélas, on voit venir le dénouement à des kilomètres. On relève par ailleurs quelques incohérences : comment se fait-il que Franx et la fillette ne rencontrent pas davantage de cadavres sur les centaines de kilomètres qu’ils parcourent ? Comment Franx peut-il jeter de la nourriture pour alléger son sac dans ce contexte de quasi-famine ?
Un scénario sans grande originalité, un auteur sans inspiration...
Si Bordage reste un fabuleux conteur, si son récit "fonctionne", il ne marquera pas le lecteur. Le feu de Dieu laisse un sentiment mitigé.
Le temps s’écoulait et rien ne laissait présager le pire. Le cataclysme annoncé par les prophéties des anciens mythes tardait à se manifester. Franx se rendit en région parisienne pour régler la succession de sa défunte tante. Elle lui avait légué son appartement. C’est alors quel a terre trembla et que la tempête balaya tout sur son passage. Les séismes provoquèrent le déplacement des plaques tectoniques, engendrant l’écoulement de l’eau des fleuves et des rivières le long des failles. Une pluie de cendres rendit la visibilité quasi nulle.
Dès lors, Franx n’eut plus qu’un objectif : retrouver les siens. La route serait longue puisque 500 kilomètres les séparaient et que les moyens de transport étaient devenus inexistants. En chemin, il promit à une mère mourante de sauver sa petite fille de cinq ans.
Là-bas, dans le Feu de Dieu, sa compagne et ses deux enfants (Zoé et Théo) étaient captifs avec un individu louche aux tendances psychopathes, le seul à être resté dans le bunker. Les autres familles avaient quitté les lieux avant la catastrophe, convaincues qu’il était temps de tourner la page.
Côté Sf, Bordage exploite le filon un brin usé du cataclysme à l’échelle planétaire. Les modifications climatiques sont très imagées et assez réussies, imprégnant le lecteur de l’atmosphère mortifère qui pèse sur le périple de Franx et de la fillette. Celui-ci « traversait le pays de la désolation, le monde des enfers, là où la vie était niée ». On notera que pour se taper 500 bornes à pied, en portant régulièrement une fillette, le tout par - 40 °C, il faut avoir le moral.
Venons-en justement aux enfants, présages d’une humanité mutante. La petite fille (qui est muette) et Théo, le fils de Franx, ont des visions. Ils ne parviennent pas toujours à déchiffrer, mais ils perçoivent des dangers ou ressentent des présences. Théo voit par moments son père qui est pourtant très éloigné du bunker.
Autour d’eux, le terrible spectacle de la chute de l’Homme. La barbarie la plus totale. Il n’y a pas assez de nourriture pour tous, l’anthropophagie n’est plus tabou.
L’auteur joue aussi sur le tableau du polar. Sa famille, cloîtrée dans le feu de Dieu, est sous la menace constante du « grax », un homme qui veut assouvir son appétit sexuel et sauver coûte que coûte sa peau. L’écriture de Bordage sert habilement les tensions psychologiques dans ce huis clos.
Hélas, on voit venir le dénouement à des kilomètres. On relève par ailleurs quelques incohérences : comment se fait-il que Franx et la fillette ne rencontrent pas davantage de cadavres sur les centaines de kilomètres qu’ils parcourent ? Comment Franx peut-il jeter de la nourriture pour alléger son sac dans ce contexte de quasi-famine ?
Un scénario sans grande originalité, un auteur sans inspiration...
Si Bordage reste un fabuleux conteur, si son récit "fonctionne", il ne marquera pas le lecteur. Le feu de Dieu laisse un sentiment mitigé.
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