« Les limites de l’enchantement » de Graham JOYCE
[« The Limits of Enchantment », 2005]
BRAGELONNE, FEV 2007
Graham JOYCE est l’auteur d’une dizaine de romans pour la plupart traduits en français. On lui doit notamment « Lignes de vie » qui obtint trois prix et le propulsa sur le devant de la scène. C’est donc avec intérêt que j’abordais son dernier roman : « Les limites de l’enchantement ».
Dans les années 60, en marge du petit village Hallaton, vivent dans une chaumière, Maman Cullen [77 ans] et sa fille adoptive Fern [proche de la vingtaine]. Mme Cullen détient de nombreux savoirs folkloriques qu’elle transmet quotidiennement à sa protégée. Celle-ci a acquis peu à peu des connaissances sur le déroulement des pratiques rituelles concernant la naissance, le mariage ou encore les funérailles, sans oublier la médecine via les plantes. D’ailleurs si le folklore attire votre curiosité, je vous conseille de lire l’ouvrage de Van Gennep, « Les rites de passage ».
Dans la ferme voisine débarque une bande de hippies qui ne vont pas tarder à perturber leur train train quotidien. Sans compter l’attirance de Fern pour un dénommé Chas. Maman va tant que faire se peu la couver mais pour combien de temps ?
La vie suit son cours et un jour arrive à la chaumière Jane Louth, une villageoise, qui vient de tomber enceinte. Elle cherche du réconfort et le soutien de Mme Cullen. Elle lui prescrit des abortifs savamment dosés faute de quoi la santé de Jane risque d’être ébranlée. Jusqu’à présent Maman n’a jamais commis d’erreur. Et pourtant lorsqu’elle apprend le décès de Jane peu de temps après, le doute s’installe.
Quelques jours plus tard, Maman et Fern vont au marché et constatent une modification dans le comportement des gens à leur égard. Devant un pub, deux hommes agressent physiquement Mme Cullen et la renverse. Cette lourde chute la conduira à l’hôpital.
Fern se retrouve donc pour la première fois indépendante et n’aura d’autre choix que de se prendre en main et trouver du travail, étant donné que M. Venables, le directeur de l’agence immobilière de Norfolk envisage son expulsion en raison du non paiement du loyer depuis un an. Mais la société change et elle ne peut exercer sa fonction de sage-femme, comme Maman, sans diplôme. En conséquence elle s’inscrit à des cours. Elle fera aussi plus ample connaissance avec les beatniks de la ferme d’à-côté et se verra tirailler entre deux cultures, la modernité et le quasi archaïsme dans lequel elle a toujours baigné sous la coupe de Mme Cullen...
Le roman est très agréable à lire grâce à la fluidité de l’écriture. Les pages défilent et on ne s’ennuie pas un instant. On passe allègrement du tragique à l’amusement même si certains passages laissent à désirer. Je prends l’exemple de la scène pseudo-érotique entre Fern et Arthur où on ne sait pas si il faut rire ou pleurer tellement c’est ridicule [à moins que ce ne soit volontaire ?] ou encore le passage dans lequel M. Venables profite de l’hospitalisation de Maman pour tenter de virer Fern. En aurait-il été de même si Maman n’avait rien eu ? On peut en déduire que non car elle chassait les emmerdeurs à coups de canne. Or avec un an de retard de loyer, elles auraient dû être expulsées depuis longtemps. Peu crédible donc.
Je suis extrêmement déçu également par la superficialité du folklore local. Ce n’est pas avec trois plantes qui se battent en duel, un gâteau de mariage et comment savoir si c’est un garçon ou une fille qu’on peut être satisfait. Insuffisant à mon goût.
Pour les points plus convaincants, on retiendra le bouleversement du mode de vie de Fern et Maman qui doivent concilier pratiques « ancestrales » et mutations de la société. Mais surtout la plume de l’auteur. C’est cette patte qui fait qu’on jettera un œil au prochain JOYCE, en espérant que le fond sera plus abouti.
Dans la ferme voisine débarque une bande de hippies qui ne vont pas tarder à perturber leur train train quotidien. Sans compter l’attirance de Fern pour un dénommé Chas. Maman va tant que faire se peu la couver mais pour combien de temps ?
La vie suit son cours et un jour arrive à la chaumière Jane Louth, une villageoise, qui vient de tomber enceinte. Elle cherche du réconfort et le soutien de Mme Cullen. Elle lui prescrit des abortifs savamment dosés faute de quoi la santé de Jane risque d’être ébranlée. Jusqu’à présent Maman n’a jamais commis d’erreur. Et pourtant lorsqu’elle apprend le décès de Jane peu de temps après, le doute s’installe.
Quelques jours plus tard, Maman et Fern vont au marché et constatent une modification dans le comportement des gens à leur égard. Devant un pub, deux hommes agressent physiquement Mme Cullen et la renverse. Cette lourde chute la conduira à l’hôpital.
Fern se retrouve donc pour la première fois indépendante et n’aura d’autre choix que de se prendre en main et trouver du travail, étant donné que M. Venables, le directeur de l’agence immobilière de Norfolk envisage son expulsion en raison du non paiement du loyer depuis un an. Mais la société change et elle ne peut exercer sa fonction de sage-femme, comme Maman, sans diplôme. En conséquence elle s’inscrit à des cours. Elle fera aussi plus ample connaissance avec les beatniks de la ferme d’à-côté et se verra tirailler entre deux cultures, la modernité et le quasi archaïsme dans lequel elle a toujours baigné sous la coupe de Mme Cullen...
Le roman est très agréable à lire grâce à la fluidité de l’écriture. Les pages défilent et on ne s’ennuie pas un instant. On passe allègrement du tragique à l’amusement même si certains passages laissent à désirer. Je prends l’exemple de la scène pseudo-érotique entre Fern et Arthur où on ne sait pas si il faut rire ou pleurer tellement c’est ridicule [à moins que ce ne soit volontaire ?] ou encore le passage dans lequel M. Venables profite de l’hospitalisation de Maman pour tenter de virer Fern. En aurait-il été de même si Maman n’avait rien eu ? On peut en déduire que non car elle chassait les emmerdeurs à coups de canne. Or avec un an de retard de loyer, elles auraient dû être expulsées depuis longtemps. Peu crédible donc.
Je suis extrêmement déçu également par la superficialité du folklore local. Ce n’est pas avec trois plantes qui se battent en duel, un gâteau de mariage et comment savoir si c’est un garçon ou une fille qu’on peut être satisfait. Insuffisant à mon goût.
Pour les points plus convaincants, on retiendra le bouleversement du mode de vie de Fern et Maman qui doivent concilier pratiques « ancestrales » et mutations de la société. Mais surtout la plume de l’auteur. C’est cette patte qui fait qu’on jettera un œil au prochain JOYCE, en espérant que le fond sera plus abouti.
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