lundi 6 juin 2011

De fièvre et de sang - Sire Cedric

Titre : De fièvre et de sang 
Auteur : Sire Cedric (France) 
Parution : 2010 
Edition : Le pré aux clercs 



Dans une villa isolée sont retrouvés des dizaines de cadavres sauvagement mutilés, vidés de leur sang ; la peau de leur visage arrachée. C’est là que résidaient les frères Salaville, suivit depuis de nombreuses années pour des troubles psychologiques et pour alcoolisme. Les frangins ont été abattus par un flic (Vauvert) et sa partenaire, la profileuse qui répond au nom d’Eva. En dépit du décès des criminels, un doute plane quant à l’éventualité d’autres personnes qui seraient impliquées dans ce carnage digne des rites païens. En effet, des symboles occultes et des noms de démons couvraient les murs, inscrits avec le sang des victimes. 
Le voile se lève treize mois plus tard, lorsque des crimes totalement identiques surviennent dans la région. Un facteur marquant attire l’attention des policiers. Dans les deux scènes de crimes, un loup figurait sur les lieux. Pendant ce temps, la profileuse avance sur une piste : le tueur pourrait s’inspirer d’un livre « La comtesse sanglante » dans lequel cette dernière arrache la peau du visage des femmes afin de les déshumaniser. Narcissisme ? Quête d’immortalité ? Pacte démoniaque ? 
De son côté, le flic Vauvert retourne dans la villa des frères Salaville. Il a le sentiment que quelque chose leurs à échappés. Il ne tarde pas à tomber nez à nez sur un loup, puis deux. Ceux-ci passent à l’attaque. Il abat l’un deux avec son flingue, l’autre n’ayant pas demandé son reste. Le temps d’un battement de cils, et le loup mort se volatilise. Pourtant, des traces de sang sont présentes sur les douilles. Après analyse, ce sang n’appartient pas à un animal mais à un être humain, un être humain mort depuis plus d’un an, cet homme, c’est Roman Salaville… Dès lors, tout bascule dans l’irrationnel. Et ce n’est que le début. 



Démarrant comme un polar, l’intrigue prend ensuite une tournure surnaturelle, à tendance horrifique et diabolique. 
Les deux enquêteurs principaux ont leur part obscure et leurs faiblesses. La profileuse est hantée par l’apparition d’une fillette de six ans et par un passé douloureux qui finira bien par la rattraper, tandis que le flic Vauvert commence à se sentir vieux et n’envisage pas de vivre seul encore longtemps. Mais en amour, les choses sont rarement simples. 
On ne s’ennuie pas un instant grâce à la plume incisive et perçante de l’auteur, qui maintient un suspense haletant. L’ambiance est très glauque, sordide, démentielle et n’épargne pas le lecteur. Sans être un chef-d’œuvre, « De fièvre et de sang » nous laisse à penser que Sire Cedric sera une des valeurs sûres des prochaines années. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

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