« La Nuit de Walpurgis » [« Walpurgisnacht », 1917]
Nous sommes en 1917, avec en toile de fond la guerre en Bohême. Les aristocrates vivent de l’autre côté du pont de la Moldau, dans le Hradschin. Passé ce pont, on arrive « dans le monde ! En bas ! A Prague ! », la ville mystérieuse. Dans la lignée Flugbeil, les hommes sont médecins de la cour impériale de génération en génération. Au château Hradschin, le dîner est interrompu par la visite d’un somnambule. Ils apprennent que son nom est Zrcaldlo, ce qui signifie « miroir » en tchèque et qu’il habite « en bas » chez une prostituée, Liesel la Bohémienne. Celle-ci ramène Zrcadlo. Le médecin est persuadé d’avoir déjà vu cet homme et décide de se rendre la nuit chez la Bohémienne pour en savoir plus. Au même moment « dans le Monde » se forment des attroupements, il semble que quelque chose se prépare...
Ce roman parle du soulèvement populaire à Prague durant la Grande Guerre. MEYRINK évoque l’éternel retour de la violence par la légende de Zizka, chef borgne des tabourites qui ordonna qu’une fois mort on fit de sa peau un tambour pour mener ses troupes. Cette légende fonde la manifestation cyclique de la fureur à une soif de sang dans la Bohême et l’auteur l’associe à l’extension de la guerre à l’échelle planétaire. « Le bras impitoyable de la furie de la guerre avait laissé partout l’empreinte de son action dévastatrice ».
Un ton en dessous des autres romans, « La nuit de Walpurgis » vaut malgré tout le détour ; un style fluide et une intrigue bien ficelée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire