« La nuit du bombardier » de Serge BRUSSOLO
REED. FOLIO SF, JUIN 2007
Serge BRUSSOLO est un écrivain prolifique qui s’est révélé dans les années 80. On lui doit notamment « Le syndrome du scaphandrier », « Mange-monde » ou encore « Boulevard des banquises ». Il a publié aussi bon nombre de romans dispensables, que certains qualifieront d’alimentaires. « La nuit du bombardier » n’entre pas dans cette catégorie.
David, un adolescent de 14 ans, a assisté, impuissant, au viol de sa mère, sur un parking. Sous ses yeux. Impuissant. Depuis, des cauchemars ne cessent de l’envahir, il revoit la scène sous toutes les coutures. Sa mère a été internée pour une durée indéterminée. Trois mois plus tard, sa grand-mère l’envoie en pension dans une petite bourgade des Landes, Triviana.
Dans le train, David fait connaissance d’un futur camarade, qui, de plus, est son futur compagnon de chambre. Il se nomme Moochie. Un gros lard asthmatique. C’est avec lui que durant une semaine il devra s’approprier les lois du collège ainsi que les règles sous-jacentes, établies entre les élèves. En raison de son asthme, Moochie est un non-être, rejeté de tous les clubs. Or, appartenir à un club est la condition sine quanon pour exister aux yeux de ses camarades...
David et Moochie ont un point commun : ils se passionnent pour les avions bombardiers. Comme David a lui aussi été refoulé par tous les clubs [la rumeur dit qu’il est fêlé], ils décident de s’unir et de former leur propre club : le Kit Scratch Club, spécialisé dans les maquettes des modèles militaires. Moochie révèle à David qu’il y a 40 ans un bombardier qui transportait huit cents kilos d’explosifs s’est écrasé sur le parc d’attractions de la ville. De nombreuses personnes furent tuées ou blessées.
Les deux compères rendent visite à Barney Coom, un des rescapés qui tient une boutique de modélisme. Un SURVIVANT. Depuis des années il peaufine un diorama de 15m2 qui représente le parc après le crash... Il est obnubilé par une chose : découvrir l’identité du kamikaze. D’autant que des événements étranges se sont succédés peu après la catastrophe. Des animaux [chiens, chats, brebis...] se sont précipités dans le cratère, comme s’ils y étaient attirés magnétiquement.
Et que penser de Maxwell Portridge ? Cet aliéné de 40 ans persuadé que le diable est caché dans le corps de certains animaux. Il les purifie en les disséquant pour ensuite les reconstituer en d’épouvantables et loufoques hybridations : une poule avec des pattes de chat, un lapin à tête de coq...
David se fait abordé par le second de Shicton-Wave, le chef du club des Lames, groupe le plus craint de l’établissement. Au rendez-vous, leur leader désire lui laisser une chance pour devenir membre. L’un des rites du club est de sortir la nuit [via la complicité du gardien], de se mettre totalement nu et de se recouvrir de graisse pour aller chasser dans la forêt. Le but est de renouer avec le côté bestiaire et instinctif de l’Homme. De tuer des proies avec ses ongles et ses dents. D’apprendre à se défendre et à s’affranchir de la douleur. De subir des tortures pour montrer son courage aux autres membres et par l’intermédiaire de ses blessures délibérées de dompter symboliquement la mort.
Shicton-Wave confie à David une dernière tâche : aller récupérer des débris de l’appareil que Jonas Stroke, le gardien alcoolique ultraviolent du parc, est soupçonné d’avoir camouflés.
C’est quelque chose d’effrayant qu’il va découvrir, irrationnel mais bien réel. Des entités métalliques qui parsèment la Lande et ne vont pas tarder à se manifester au grand jour...
Dans une Lande hallucinée, BRUSSOLO livre avec « La nuit du bombardier » une œuvre saisissante, qui baigne dans une atmosphère lugubre jusqu’au dénouement final.
Torturé à souhait, le lecteur referme le livre avec le sentiment d’avoir passé un très bon moment, et se surprend à fredonner « Tu es mon sandwich de pain blanc, et quand je te serre entre mes doigts... Kraki-Krac... ». Une bonne pioche.
Dans le train, David fait connaissance d’un futur camarade, qui, de plus, est son futur compagnon de chambre. Il se nomme Moochie. Un gros lard asthmatique. C’est avec lui que durant une semaine il devra s’approprier les lois du collège ainsi que les règles sous-jacentes, établies entre les élèves. En raison de son asthme, Moochie est un non-être, rejeté de tous les clubs. Or, appartenir à un club est la condition sine quanon pour exister aux yeux de ses camarades...
David et Moochie ont un point commun : ils se passionnent pour les avions bombardiers. Comme David a lui aussi été refoulé par tous les clubs [la rumeur dit qu’il est fêlé], ils décident de s’unir et de former leur propre club : le Kit Scratch Club, spécialisé dans les maquettes des modèles militaires. Moochie révèle à David qu’il y a 40 ans un bombardier qui transportait huit cents kilos d’explosifs s’est écrasé sur le parc d’attractions de la ville. De nombreuses personnes furent tuées ou blessées.
Les deux compères rendent visite à Barney Coom, un des rescapés qui tient une boutique de modélisme. Un SURVIVANT. Depuis des années il peaufine un diorama de 15m2 qui représente le parc après le crash... Il est obnubilé par une chose : découvrir l’identité du kamikaze. D’autant que des événements étranges se sont succédés peu après la catastrophe. Des animaux [chiens, chats, brebis...] se sont précipités dans le cratère, comme s’ils y étaient attirés magnétiquement.
Et que penser de Maxwell Portridge ? Cet aliéné de 40 ans persuadé que le diable est caché dans le corps de certains animaux. Il les purifie en les disséquant pour ensuite les reconstituer en d’épouvantables et loufoques hybridations : une poule avec des pattes de chat, un lapin à tête de coq...
David se fait abordé par le second de Shicton-Wave, le chef du club des Lames, groupe le plus craint de l’établissement. Au rendez-vous, leur leader désire lui laisser une chance pour devenir membre. L’un des rites du club est de sortir la nuit [via la complicité du gardien], de se mettre totalement nu et de se recouvrir de graisse pour aller chasser dans la forêt. Le but est de renouer avec le côté bestiaire et instinctif de l’Homme. De tuer des proies avec ses ongles et ses dents. D’apprendre à se défendre et à s’affranchir de la douleur. De subir des tortures pour montrer son courage aux autres membres et par l’intermédiaire de ses blessures délibérées de dompter symboliquement la mort.
Shicton-Wave confie à David une dernière tâche : aller récupérer des débris de l’appareil que Jonas Stroke, le gardien alcoolique ultraviolent du parc, est soupçonné d’avoir camouflés.
C’est quelque chose d’effrayant qu’il va découvrir, irrationnel mais bien réel. Des entités métalliques qui parsèment la Lande et ne vont pas tarder à se manifester au grand jour...
Dans une Lande hallucinée, BRUSSOLO livre avec « La nuit du bombardier » une œuvre saisissante, qui baigne dans une atmosphère lugubre jusqu’au dénouement final.
Torturé à souhait, le lecteur referme le livre avec le sentiment d’avoir passé un très bon moment, et se surprend à fredonner « Tu es mon sandwich de pain blanc, et quand je te serre entre mes doigts... Kraki-Krac... ». Une bonne pioche.
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