Auteur : Jean-Philippe Jaworski
Titre : Janua vera
Editions Les Moutons électriques
Parution : 2007
Pour cette première œuvre publiée, Jaworski place la barre très haute en tissant à travers sept destins des récits fantaisistes autour de la région de Léomance qui font plus penser à du Dumas qu’à du Tolkien.
Je ne parlerai pas de " Janua vera ", le moins bon texte qui m’a laissé sceptique et un sentiment d’inachevé ni de " Le service des dames " qui se lit sans déplaisir mais que j’ai trouvé un ton en dessous des autres nouvelles.
Mauvaise donne
Benvenuto, un maître-assassin, découvre son mentor Don Mascarina sauvagement torturé. Bien que n’ayant pas d’affinités particulières avec le supplicié, Benvenuto va tout faire pour découvrir les auteurs de ce crime.
Complots, stratégie, exécutions, roublardise sont au cœur de ce conflit haletant et rondement mené. La première claque.
Une offrande très précieuse
La horde du burgrave Bratislav est attaquée par l’ennemi. Cecht fuit tant bien que mal et se réfugie dans la forêt de la Vieille Déesse. Blessé lors d’un affrontement, il erre et tombe sur un compagnon qui se meurt, le vieux Dugham. Cecht choisit de l’abandonner mais ne tardera pas à revenir vers lui car le guerrier seul peut l’aiguiller et retrouver le chemin d’Ouromagne.
Récit dickien et émouvant.
Le conte de Suzelle
Itinéraire à l’échelle d’une vie de Suzelle, une petite fille effrontée qui vit dans sa bulle et qui sera confrontée à son destin.
Bien que n’étant guère original, c’est une des plus belles réussites du recueil, avec une fin étonnante.
Jour de guigne
L’archiviste maître Calame est atteint du syndrome de Palimpseste. Il se rend au scriptorium de la chancellerie pour que l’on se penche sur son cas. Mis en quarantaine, il ne tardera pas à servir d’appât dans le but d’appréhender un assassin fantôme.
Entre ésotérisme, érudition et une forte dose d’humour, ce texte est un régal.
Le confident
Un jeune homme, suite à une avalanche de malheurs, aura pour seul issue de s’engager dans les ordres. Un futur non moins cruel l’attend.
D’une noirceur absolue, ce texte sans concession ponctue le recueil d’une main de maître.
Vous l’aurez compris, il serait vraiment dommage de passer à côté de " Janua vera ", l’un des ouvrages les plus marquants à mes yeux de 2007. La prose est d’une élégance et d’une raffinité peu commune, mise en valeur dans des récits très différents les uns et des autres mais néanmoins complémentaires. Un auteur à surveiller de près.
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