Bunker Anatomie - Christophe Claro

Auteur : Christophe CLARO (France) 
Titre : Bunker anatomie 
Paru en 2004 aux éditions verticales 


Christophe Claro est un écrivain d’une part et un traducteur d’autre part. On peut citer entre autres Vollmann, Pynchon, Danielewski. 



Ici l’auteur se base sur deux créatures mythologiques grecques pour les deux personnages clés du récit. 

D’un côté Méduse, jeune demoiselle fort séduisante qui vit chez sa mère. Dans la mythologie c’est la fille de Phorcys et de Ceto. Le dieu Poséidon s’éprend d’elle dans un temple dédié à la déesse Athena. Cette dernière punie Méduse en la transformant en gorgone. Sur sa tête s’y trouve des centaines de petits serpents (qu’elle nourrit chaque matin d’une mouche morte dans le roman) et d’un regard qui tue quiconque ose la dévisager. C’est pour cette raison que dans le livre elle porte des lunettes noires. Elle ne les enlève que pour forniquer, dans le noir évidemment. Ensuite elle foudroie ses partenaires sans autre forme de procès, et enterre les cadavres dans le jardin. 

De l’autre côté, le Cyclope, créature fantastique n’ayant qu’un œil. Dans le récit il s’agit d’un individu (le ghost-sniper) qui quitte son boulot, son amante (pour les deux ce n’était que du physique) et tire un trait sur son passé. Il se barre et tue un automobiliste, lui piquant au passage sa caisse, tant qu’à faire. Il erre sans but précis et débarque dans une ville où sur la plage il trouve un bunker. Celui-ci s’installe et cherche sa prochaine victime. 

Pendant ce temps, Méduse se dispute avec sa mère et ne s’occupe plus d’elle, malgré son invalidité. Un jour, en rentrant à la maison, Méduse trouve sa maman gisant à même le sol. Peut-être morte ou pas loin. Un si joli spectacle méritait bien une photo. Ce que Méduse fait, claquant la porte dans la foulée. Définitivement. 

Le hasard (ou le destin) va conduire ses deux êtres à un face à face irrévocable, à première vue du moins… 


L’écriture est sobre, pas de blablatage et autres descriptions. C’est nerveux, efficace, ça se lit vite malgré un passage où je me suis un peu fait larguer. Le lecteur est sous tension et souvent décontenancé par l’étrangeté des propos. Pas mécontent d’avoir mis la main dessus.