Auteur : Yukito Kishiro (Japon)
Titre : Gunnm (9 tomes)
Editions Glénat
Parution VO : 1995
« Kuzutetsu, la décharge, territoire de tous les déchets de Zalem, l’utopie flottant au-dessus des nuages ». La société nous est dévoilée d’emblée avec un clivage haut/bas, dominants/dominés. Zalem apparaît toujours lointaine, inaccessible pour les êtres vivants dans la décharge et certains pensent qu’ils pourront un jour rejoindre cette cité. La décharge est peuplée de quelques rares humains et d’une majorité de cyborgs. Daisuke Ido dit le « doc » est réparateur mécanique. En se baladant dans une décharge à la recherche de pièces il va récupérer une partie du « corps » d’une jeune fille. Seule reste la partie supérieure constituée de divers éléments mécaniques et de sa tête et son cœur. Il choisit de l’appeler Gally (prénom de son défunt chat) en attendant qu’elle retrouve la mémoire. Ido lui fabrique un nouveau corps aidé par son assistant Gonzu. L’opération est une réussite.
Gally a des doutes sur la manière dont Ido se procure ses éléments mécaniques corporels et décide de le suivre. Elle va découvrir qu’il est « hunter warrior » (chasseurs de primes) en remplacement de ce qui autrefois s’appelait la police. Gally s’engage elle aussi, en catimini. Elle sera confronter à Makaku, un monstre métallique qui se nourrit de cerveaux d’animaux et d’humains. Suite à un échec amoureux elle se réfugiera dans le motorball, circuit dans une arène où des cyborgs s’affrontent pour le contrôle d’une balle.
Le rapport au corps. Kishiro s’appuie sur Nietzsche en se demandant si « l’intelligence est influencée par l’enveloppe que l’on habite » et nous dit aussi que « l’esprit n’est qu’un jouet pour le corps ». Au cours du manga, Gally change plusieurs fois de « corps » et à chaque fois sa personnalité évolue, se modifie. On peut comparer ces changements d’enveloppe corporelle à des rites de passage. C’est l’idée du passage d’un monde antérieur à un monde nouveau. Une phrase de Van Gennep illustre parfaitement l’univers du manga : « pour les groupes, comme pour les individus, vivre c’est sans cesse se désagréger et se reconstituer, changer d’état et de forme, mourir et renaître ».
Cette courte série (seulement 9 tomes), qui se prolonge dans "Gunnm last order", est indispensable pour les amateurs de science-fiction, et devrait plaire d'une manière générale au plus grand nombre. Un classique du rayon mangas à ne pas manquer !
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