Auteur : John Dickson Carr (USA)
Titre : La chambre ardente
Editions Le masque
Parution : 2003 (1937 pour la VO)
L'américain John Dickson Carr (1906-1977) est un auteur de romans policiers à ranger aux côtés des Agatha Christie, Ellery Queen ou Dorothy Sawyers. Ces intrigues tournent autour d'un crime a priori impossible, l'histoire prenant volontiers une orientation surnaturelle, bien que la solution soit la plupart du temps totalement rationnelle. "La chambre ardente" est sans doute l'une de ses oeuvres les plus célèbres.
A Crispen, aux portes de Philadelphie, Miles Despard vient de succomber à une gastro-entérite. Mais la gouvernante a eu une vision juste avant son décès. Celui-ci était en conversation avec une femme costumée, qui aurait quitté la pièce par une porte murée depuis deux cents ans.
La certitude que Miles n'est pas mort de façon si naturelle arrive. En effet, le chat ayant bu dans la tasse du défunt a été retrouvé mort. De l'arsenic en forte dose en est la cause. Mais comment certifier cet empoisonnement ? Il n'y a pas trente-six solutions : il faut autopsier Miles. Un problème inattendu vient s'ajouter. Le cercueil est vide, bien qu'il soit dans "une crypte de granit, sans fenêtre et fermée, non point par une porte, mais par une dalle pesant une demi-tonne sur laquelle il y a une couche de gravier et de terre". Mais ce n'est pas tout. Edward Stevens découvre dans un manuscrit (qu'il doit lire pour sa maison d'édition) la photo de sa propre femme... guillotinée il y a 70 ans pour empoisonnement. Mauvaise blague de l'auteur ? Pas sûr. D'autant plus lorsque l'on trouve un manuel de sorcellerie dans la chambre du défunt et sous son oreiller une corde comprenant neuf noeuds...
Carr nous mène en bateau de manière fort ingénieuse, en montrant l'impossibilité d'un événement (du moins sans intervention surnaturelle) - à savoir la disparition d'un cadavre enterré, tout en disculpant les protagonistes, chacun ayant un alibi en béton. Comme le crime n'a pu être commis que par une personne proche, nous nous retrouvons donc dans une impasse. Mais petit à petit les masques tombent et le nom du coupable va alors éclater au grand jour. Le dénouement final n'intervient que lors du dernier paragraphe, nous laissant admiratif et comblé. La chambre ardente n'a assurément pas usurpé son qualificatif de chef-d'oeuvre. A lire d'urgence !
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