Auteur : Theodore Francis Powys (Angleterre)
Titre : Le fruit défendu
Editions L'arbre vengeur
Parution : 2006
Theodore Francis Powys avait pour frères deux autres écrivains talentueux - John Cowper et Llewelyn -, et c'est sans doute à lui que l'on doit l'oeuvre la plus débridée. Il quitta l'école à quinze ans pour faire un apprentissage à la ferme. Plus tard, ne fructifiant pas sa propre ferme, il décida en 1901 de se consacrer à l'écriture. Son oeuvre est largement inspirée de la Bible comme en témoignent les trois textes réunis ici : "Le fruit défendu", qui date de 1927 ; "Quand tu étais nue" de 1931 et enfin "Les grilles d'or" de 1926.
"Le fruit défendu" raconte l'histoire d'un fermier dont la mère vient d'être enterrée. Celle-ci refusait catégoriquement que son fils ramène une fille à la maison. A peine un mois plus tard, il se marie avec sa voisine, bien que ressemblant à un "tronc noueux". Ses pommes sont la chose la plus importante à ses yeux. Il surprend la fille de son ouvrier en train d'en dérober et commet un péché. Lorsque l'on se demande ce qu'il nous manque encore, la réponse finit toujours par arriver. La novella "Quand tu étais nue" s'appuie beaucoup sur la Bible que le personnage central - lui aussi fermier - acquiert pour seulement un shilling. Son fils est d'avis que ce bouquin est "la plus étrange folie dans le plus étrange des livres". Il prend deux servantes qui répondent au nom de Oholiba (le royaume de Juda) et Ohola (royaume de Samarie) afin de gagner du respect auprès de son voisinage, qui critique ouvertement la pauvreté et la "bassesse" de la famille. Mais ce "voile" sera-t-il suffisant pour gagner leur respect ? Et enfin, le très bref et délicieux "Les grilles d'or" qui démontre une fois de plus que l'argent ne fait pas le bonheur et que le malheur des uns fait le bonheur des autres.
Ces trois récits agréables à lire, sans être de grands textes, sont teintés d'une douceur amère et d'un regard acerbe sur l'être humain, à travers ses faiblesses, son égoïsme ou son manque de tolérance. En sachant que le livre coûte une bouchée de pain, il serait dommage de vous en priver. C'est une belle porte d'entrée pour découvrir un auteur injustement méconnu.
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