Auteur : Clive Barker (ANG)
Titre : Cabale
Parution : 2003 (VO, 1988)
Editions J'ai lu
Figurant parmi les plus grands auteurs de littérature d'horreur en compagnie des Lovecraft, Blatty, Poe, Masterton, Stephen King ou encore James Herbert (pour ne citer qu'eux), Clive Barker occupe une place de choix avec une bibliographie alliant des romans et des nouvelles réunies dans les recueils intitulés "Livres de sang". "Cabale", son quatrième roman publié à la fin des années 80, montre que les pires monstres ne se trouvent pas toujours là où l'on croit.
Le patient du psychiatre Dekker, un certain Boone, avoue durant les transes dans lesquelles le plonge le docteur, qu'il aurait commis une dizaine de meurtres, tous plus sordides les uns que les autres. Seulement, une fois sortie de cet état d'exaltation, l'homme ne se rappelle de rien. Désespéré, Boone fait une tentative de suicide ratée qui le conduit à l'hôpital. Son compagnon de chambre, visiblement bien cramé du cerveau, évoque le nom de "Midian", un endroit dans le désert de l'Athabasca où se regroupent les damnés de la terre, les êtres qui souffrent horriblement. Convaincu de pouvoir y trouver un refuge, et ainsi de mettre un terme à ses crimes, il part sur ce lieu étrange. En effet, Boone découvre une ville fantôme. Un peu à l'écart de la cité, dans un cimetière, plus précisément sous ce cimetière, une horde d'êtres hybrides - véritables monstres - occupent ce "territoire". C'est le début des ennuis pour Boone, et l'occasion d'une rencontre unique avec le Baphomet...
L'axe du récit s'enroule autour de la relation amoureuse entre Boone et Lori (sa compagne) qui se trouve mêlée à cette histoire terrifiante. Cela fonctionne plutôt bien et l'on peut regretter que cette zone du Midian ne soit pas plus développée par l'auteur : quand a-t-elle été créée, comment s'organise cette micro-société souterraine, l'importance des métamorphoses, etc. Barker parvient à entretenir un suspense efficace, sans temps mort, via des scènes fortes, en mettant notamment de manière frappante en évidence le fait qu'il existe d'autres monstres, au-delà des apparences visuelles. En faisant tomber le masque, Barker appuie là où cela fait mal, en touchant à ce qui est le plus intime en l'homme. Qui sont les plus inhumains ? Ces monstres planqués de tous ou certains humains habités par le Mal ? La réponse sans équivoque à ce questionnement se démarque comme étant le message fort du roman.
Un bon livre de Clive Barker donc, alliant une intrigue inquiétante et en toile de fond une intelligente réflexion sur nos semblables.
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