Auteur : David Goodis (USA)
Titre : Sans espoir de retour
Collection Folio policier
Paru en 1999 (1954 pour la VO)
Grand auteur
de polars américain, David Goodis n’a cessé d’imprégner son œuvre d’un malaise
existentiel, en mettant en lumière des individus à la dérive dont le sort s’acharne
sur eux, les rongeant jusqu’à l’os. Publié en 1954, « Sans espoir de
retour » ne déroge pas à la règle avec un titre qui annonce clairement la
couleur. Un récit dur et poignant qui vous prend aux tripes.
Los Angeles,
dans le quartier de Skid row, River street est fortement déconseillé aux
aventureux ou aux inconscients, et pour cause, on l’appelle l’Enfer ! Dans
ce quartier vit Whitey, un sdf de 33 ans. Cet homme est un individu à part, au
passé trouble. Sa voix éraillée, à peine audible, se matérialisant par de
rauques chuchotements intrigue beaucoup, en premier lieu ses deux compagnons
d’infortune. Mais inlassablement il rétorque que c’est en raison de son gosier
sec. Bien évidemment, les rares fois où il peut se le rincer n’y changent rien.
Un autre détail physique dénote un être touché profondément. En effet, bien que
très jeune, sa chevelure est entièrement blanche. Il semble s’être retiré de ce
monde, dans un coin à lui, et demeure une énigme.
Une nuit alors
qu’il erre dans la rue, Whitey tombe sur un flic qui vient de se faire agresser.
Couvert de sang en tentant de lui porter secours, il se fait inculper en
flagrant délit de… meurtre. Clamant son innocence, le combat s’avère perdu
d’avance. Mais un embrouillamini au commissariat lui permet de prendre la
poudre d’escampette. Les ennuis ne sont pas pour autant terminés…
David Goodis
brosse le portrait d’un homme acculé d’une souffrance innommable, qui se
révélera d’autant plus sidérante lorsque l’on connaîtra quel mal l’a frappé. Il
nous entraine également au cœur d’un conflit racial avec l’augmentation des
émeutes. Chaque jour qui passe rapproche l’implosion de l’Enfer, n’épargnant
personne. Dénouer les intrigues sous-jacentes permettra d’y comprendre
davantage au cœur de ce chaos exponentiel. Véritable coup de poing à l’estomac,
ce polar émouvant et dramatique est une petite merveille à ne pas manquer.
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