Auteur : Elmore Leonard (USA)
Titre : L’évasion de Five shadows
Editions Rivages
Parution : 2003 (VO, 1956)
Elmore
Leonard, scénariste et romancier américain doté d’une bibliographie dépassant
les cinquante livres, a vu plusieurs de ses œuvres portées à l’écran parmi
lesquelles Punch créole de Tarantino
sous le titre Jackie Brown, Hombre
avec Paul Newman, Valdez avec Burt
Lancaster ou encore 3h10 pour Yuma de
James Mangold. Il débuta sa carrière littéraire au début des années 50 avec des
westerns, parmi lesquels L’évasion de
five shadows.
Redoutable
camp de travaux forcés, Five shadows se caractérise par l’impossibilité de s’en
évader. Le directeur Frank Renda, une véritable crapule, dispose de guides
indiens Apaches (les Mimbres) afin de pourchasser les audacieux. Corey Bowen a
pu le constater par lui-même, après sa tentative avortée. L’impitoyable
directeur décide alors de mettre les points sur les i et menace ouvertement de
mort quiconque essaiera de quitter cet endroit.
Les
prisonniers ont pour tâche de déterrer des souches d’arbres pour la
construction d’une route, sous un soleil de plomb ainsi que de dynamiter des
roches sur leur passage. Renda en profite pour ralentir les travaux tout en
traitant les condamnés plus bas que du bétail, tout cela afin de s’en mettre
plein les poches.
Malgré
le décès d’un détenu abattu, Bowen ne baisse pas les bras et élabore un plan
d’évasion. Bien que son procès soit potentiellement en mesure d’être révisé, la
soif de liberté prend le dessus…
Elmore
Leonard propose un récit très visuel, avec des paysages magnifiquement décrits,
l’omniprésence de la poussière et une chaleur suffocante, ainsi que les
conditions de vie miséreuse imposées au camp de détention. L’auteur questionne
également la crédibilité de la justice, dénonce la corruption et les
comportements infâmes ou encore l’espoir qui maintient chaque être à flot afin
de ne pas basculer dans la folie. A noter également que les femmes ont un vrai
poids dans l’histoire et ne sont pas comme souvent dans les westerns des
faire-valoir ou des filles de joie.
Ce
troisième roman de Leonard montre déjà une grande maîtrise stylistique et une
habile élaboration du récit qui se lit avec plaisir. Il souffre cependant par
moments de quelques maladresses mais celles-ci ne gâchent pas son déroulement.
Comme on dit dans le jargon : Bonne pioche !
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