dimanche 10 novembre 2013

Osama - Lavie Tidhar



Auteur : Lavie Tidhar (Israélo-Sud Africain)
Titre : Osama
Editions Panini
Parution : 2013 (VO, 2011)


Né en Israël, Lavie Tidhar a pas mal bourlingué puisqu'il a également vécu en Angleterre, en Afrique du Sud, ainsi que plus brièvement à Vanuatu et au Laos. Récompensé par le World Fantasy award de 2012, "Osama" tient non seulement ses promesses, mais en plus de ça il se démarque par son atmosphère envoûtante et mystérieuse, donnant l'impression de nous trouver dans un film mélangeant habilement polar et onirisme. Un grand livre à n'en pas douter !


Embauché par une femme à Vientiane au Laos pour retrouver  Mike Longshott, un écrivain de romans de gare dont le "héros" se nomme Oussama Ben Laden, le détective qui répond au nom de Joe n'a pas idée du guêpier dans lequel il va se fourrer. Son enquête l'emmènera tout d'abord à Paris sur les traces de l'éditeur de Longshoot, ville où il se fera tabasser dans un parc par des agents spéciaux américains (du moins le suppose-t-il car ceux-ci n'ont pas fait les présentations), ensuite à Londres où il enchaînera ses inspections dans des pubs et une fumerie d'opium, avant de se rendre à New-York et enfin terminer son périple à Kaboul. Au fil des rencontres plus ou moins courtoises, la toile se tisse, emprisonnant aussi bien le détective que le lecteur, happés par le mystère s'épaississant.

Ce roman audacieux et profondément intrigant brille par son ambiance teintée de fantastique. La grande force de Lavie Tidhar consiste à créer un monde très cinématographique, captivant de bout en bout,  dans lequel un voile de fumée nous empêche de distinguer la réalité. En effet, l'enquêteur discute à plusieurs reprises avec des femmes qui disparaissent comme par enchantement, d'autres ayant une enveloppe corporelle floue jusqu'à la transparence. Plus le récit avance, plus l'étrangeté est manifeste. Joe est-il victime d'hallucinations ou les mondes du rêve et du réel ont-ils fusionnés ?  Pourquoi cet acharnement à le contraindre de stopper ses recherches ? L'auteur se plait à brouiller les pistes en mélangeant des faits réels (des attentats terroristes) à des faits imaginaires. Il prend même le contre-pied du réel en faisant de Ben Laden un personnage fictif, n'ayant jamais existé en dehors de la plume de Longshott. Le roman se dévore d'une traite tant il est prenant, procurant un enthousiasme que l'on éprouve trop rarement.


Lavie Tidhar frappe un grand coup avec ce fascinant roman publié dans la belle collection Eclipse de Panini, qui me laisse à penser qu'elle sera l'une des plus intéressantes dans les mois à venir. J'attends déjà avec impatience une traduction de "The violent Century", deuxième roman de l'auteur sorti en 2013.








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire