Auteur : Ferenc Karinthy (Hongrie)
Titre : Épépé
Editions Denoël
Parution : 2005 (VO, 1970)
Le hongrois Karinthy est surtout connu pour son étrange roman sur le langage, Épépé, un texte énigmatique écrit en 1970, qui confronte un homme à un monde, ou plus exactement à une langue, qui lui est totalement étrangère. La bizarrerie est d'autant plus intrigante que le personnage s'avère être un brillant linguiste. Mieux encore, l'homme constate rapidement que pour quitter cette cité inconnue, la tâche s'annonce pour le moins délicate, pour ne pas dire impossible.
C'est un angoissant cauchemar éveillé que le linguiste Budaï va endurer en pensant se rendre à Helsinki par avion, afin de participer à un congrès de linguistique. Sur place, le trouble s'empare de l'expert lorsque les habitants ne comprennent goutte à ce qu'il leur dit, quelle que soit la langue usitée. De son côté, leur langue ne lui en évoque aucune. Même en fouillant parmi les moins pratiquées ou les langues mortes. En effet, "celle-ci a une consonance tout à fait bizarre, ne ressemble à rien, un parfait charabia pour lui, tout comme leur écriture, un gribouillage vide de sens."
A son hôtel, Budaï obtient de la monnaie locale contre son unique chèque de voyage. Dans ses démarches pour trouver une solution, il est à chaque fois englué dans d'interminables files d'attente, à la réception, à l'ascenseur et à la restauration. S'appuyant méthodiquement sur toutes les connaissances dont il dispose, il essaie en vain de se faire comprendre pour se rendre à l'aéroport, à l'office du tourisme, à une ambassade ou simplement quitter la ville. Il va même jusqu'à agresser un policier, mais à son grand désespoir, au commissariat, on le prend pour un vagabond ou un fou. Prisonnier de ce "labyrinthe colossal et surpeuplé", ce piège irrationnel fait osciller Budaï entre les égarements de sa raison et un profond abattement. Et par-dessus ça, il arrive au bout de l'argent échangé...
En dépit de l'absurdité apparente de la situation, la ville-prison fonctionne quant-à elle tout à fait logiquement. Là où le développement du roman est particulièrement intéressant, c'est sur le fait que l'homme est sain d'esprit, qu'il raisonne intelligemment, et qu'il expérimente quantité de choses pour se tirer de ce guêpier. Il utilise jusqu'à ses brèves notions scolaires d'astronomie afin de tenter de se localiser. Il garde aussi à l'esprit qu'il se situe peut-être dans une zone géographique jusqu'alors inexplorée, et se doit par conséquent de l'étudier à l'instar d'un ethnologue. Le livre aurait été quasiment parfait en gommant quelques longueurs dans la dernière partie. Il n'en demeure pas moins une expérience curieuse et déroutante.
Karinthy nous offre un roman captivant et particulièrement angoissant, qui marque par sa sidérante banalité. Car le lecteur peut aisément se mettre à la place du personnage emprisonné dans cette ville d'une inquiétante étrangeté, éprouvant lui aussi un malaise vertigineux. Atypique et sidérante, cette oeuvre occupera sans nul doute une place de choix dans votre bibliothèque.
A son hôtel, Budaï obtient de la monnaie locale contre son unique chèque de voyage. Dans ses démarches pour trouver une solution, il est à chaque fois englué dans d'interminables files d'attente, à la réception, à l'ascenseur et à la restauration. S'appuyant méthodiquement sur toutes les connaissances dont il dispose, il essaie en vain de se faire comprendre pour se rendre à l'aéroport, à l'office du tourisme, à une ambassade ou simplement quitter la ville. Il va même jusqu'à agresser un policier, mais à son grand désespoir, au commissariat, on le prend pour un vagabond ou un fou. Prisonnier de ce "labyrinthe colossal et surpeuplé", ce piège irrationnel fait osciller Budaï entre les égarements de sa raison et un profond abattement. Et par-dessus ça, il arrive au bout de l'argent échangé...
En dépit de l'absurdité apparente de la situation, la ville-prison fonctionne quant-à elle tout à fait logiquement. Là où le développement du roman est particulièrement intéressant, c'est sur le fait que l'homme est sain d'esprit, qu'il raisonne intelligemment, et qu'il expérimente quantité de choses pour se tirer de ce guêpier. Il utilise jusqu'à ses brèves notions scolaires d'astronomie afin de tenter de se localiser. Il garde aussi à l'esprit qu'il se situe peut-être dans une zone géographique jusqu'alors inexplorée, et se doit par conséquent de l'étudier à l'instar d'un ethnologue. Le livre aurait été quasiment parfait en gommant quelques longueurs dans la dernière partie. Il n'en demeure pas moins une expérience curieuse et déroutante.
Karinthy nous offre un roman captivant et particulièrement angoissant, qui marque par sa sidérante banalité. Car le lecteur peut aisément se mettre à la place du personnage emprisonné dans cette ville d'une inquiétante étrangeté, éprouvant lui aussi un malaise vertigineux. Atypique et sidérante, cette oeuvre occupera sans nul doute une place de choix dans votre bibliothèque.
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