Auteur : Dick King-Smith (ANG)
Titre : Babe, le cochon devenu berger
Edition Folio junior
Parution 1986 (VO, 1983)
Revenu blessé de la seconde guerre mondiale, King-Smith s'occupe de la ferme familiale à partir de 1947. Sa passion pour les animaux depuis son enfance s'en trouve renforcée. A la fin des années 60, il enchaîne plusieurs métiers. Vers 1975, il devient instituteur dans une école primaire. Ses élèves l'incitent à prendre la plume. Pas moins de cent romans verront le jour. "Babe, le cochon devenu berger", publiée en 1983, est assurément une de ses plus belles réussites.
Durant une foire, un fermier tente sa chance à un jeu : celui qui devine le poids exact d'un cochon, en misant dix pence, en sera l'heureux propriétaire. Lui qui ne gagne jamais rien voit sa chance tournée.
De retour à la ferme, le petit cochon fait la connaissance de Ficelle, la chienne du berger, et de ses quatre chiots qu'elle forme pour qu'ils le deviennent à leur tour, auprès d'autres fermiers. Attristé de l'absence de sa maman, Babe touche la chienne qui le prend sous son aile. Après tout, il n'est peut-être pas aussi stupide que ces abrutis de moutons qui confondent un chien et un loup.
En dépit d'une relation laborieuse au début, Babe commence à saisir la technique du chien de berger. Alors, pourquoi ne pas devenir lui aussi un "cochon" de berger ? Idée saugrenue ? Pas si sûr, puisque Babe progresse vite, et manie l'art oratoire auprès des moutons avec maestria, au grand bonheur de ceux-ci, flattés de leur traitement. De la politesse et de la douceur peuvent faire bon ménage au sein d'un troupeau. Cela change effectivement des manières brutales et condescendantes de la chienne Ficelle...
Rempli de finesse et de délicatesse, ce récit procure un plaisir de lecture immense. Sous couvert d'une histoire assez improbable, mais qui passe comme une lettre à la poste, l'auteur invite ces jeunes lecteurs (mais aussi les grands) à la notion de tolérance. Traiter autrui avec cruauté, barbarie, insolence, sans avoir pris la peine de les connaître, rendent ceux qui agissent de la sorte tout autant stupides que ceux qu'ils maltraitent et jugent tel quel. A noter un petit bémol néanmoins concernant la fin dépourvue de surprise, cependant, ne faisons pas la fine bouche, c'est un délice à mettre entre toutes les mains.
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