vendredi 1 août 2014

Un monde de voleurs - James Carlos Blake



Auteur : James Carlos Blake (USA)
Titre : Un monde de voleurs
Editions Payot
Parution : 2009 (VO, 2002)


Lorsque l'on évoque le monde du polar, on pense inévitablement à, de mon point de vue, la plus grande collection du genre qu'est celle des éditions Rivages. Avec pour chefs de file les James Ellroy, David Goodis, Jim Thompson, Dennis Lehane, Elmore Leonard, David Peace, Edward Bunker, Tony Hillerman et j'en passe, nul doute qu'elle a fière allure. James Carlos Blake ne figure pas souvent dans les illustres noms cités et pourtant il n'a rien à leur envier. En témoigne ce petit joyau absolument génial qui se dévore littéralement.


James Carlos Blake nous embarque en Louisiane et au Texas, durant les années 20. On trouve de nombreux ingrédients bien connus tels le monde des bars, les bordels, les salles de jeux et en toile de fond l'explosion de l'industrie qui fait vivre une fourmilière d'ouvriers. C'est dans ce contexte qu'une famille de gangsters enchaîne les cambriolages et les tricheries aux jeux de cartes ou de dés. Lors d'un braquage de banque, Sonny se fait choper par un convoi de flics qui passait dans le coin. Ses oncles Buck et Russell ont réussi à prendre la tangente. Au poste de police, Sonny tue accidentellement un agent, fils d'un policier carnassier nommé John McCabe, qui le pourchassera jusqu'en enfer. Sonny écope d'une peine de 30 ans à la prison Angola, à la réputation terrifiante, et ne compte pas y faire de vieux os...

Ce roman magnifique brille par une écriture visuelle très cinématographique, ainsi que par des dialogues aux petits oignons, comme on en lit rarement. D'ailleurs, lorsque l'on en vient à ralentir la cadence pour le savourer plus longuement, c'est un signe qui en dit long. Cette famille de gangsters nous est effectivement attachante, vivant à deux cent à l'heure et poussant la chansonnette après leurs braquages. On suit leur quotidien, leurs amours et leurs engueulades avec beaucoup de plaisir. S'il n'y avait qu'un infime bémol à pointer, ce serait le dernier quart du livre un poil répétitif, mais on lui pardonne volontiers temps le reste s'avère grandiose.


Avec "Un monde de voleurs", on se prend une bonne claque dans la gueule. C'est un roman jubilatoire, trépidant, parfois âpre et assurément mémorable. Il paraît que le reste de son oeuvre est du même acabit, ce qui promet des heures de lecture palpitante en perspective. Espérons simplement qu'il ne faudra pas attendre la mort de Blake pour qu'il soit enfin reconnu à sa juste valeur, car nul doute qu'il s'agit là d'un très grand écrivain !



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