dimanche 2 décembre 2012

Au commencement était la fin - Stanley Elkin


Auteur : Stanley Elkin (USA)
Titre : Au commencement était la fin
Editions Cambourakis
Parution : 2012 (VO, 1979)


Ecrivain juif américain, Stanley Elkin est l'auteur de treize romans traitant essentiellement, sous forme satirique et extravagante, de thèmes comme la culture populaire, le consumérisme et les relations entre hommes et femmes. Ce quasi inconnu bénéficie d'une seconde chance grâce aux éditions Cambourakis qui ont commencé à rééditer son oeuvre et traduisent des inédits, dont "Au commencement était la fin" fait partie.


Ellerbee est un homme qui, dans sa malchance, a le coeur sur la main. En pleine déchéance financière suite à de mauvais placements de SICAV (Société d'Investissement à CApital Variable), il ne touche par ailleurs qu'une faible somme sur sa maison incendiée car il l'avait fait sous-évaluer pour gruger le fisc. C'est la vie. De plus, son commerce à Minneapolis a été cambriolé à plusieurs reprises. La dernière a provoqué la mort de deux employés. Ellerbee décide de verser néanmoins les salaires aux veuves pendant plusieurs mois, tandis qu'un consortium (qui a peut-être organisé les vols du magasin) rachète son commerce pour une bouchée de pain. Ellerbee acquiert un nouveau magasin, dans un quartier moins dangereux. Mais, manque de bol, une nouvelle attaque survient. Il est mortellement blessé par une balle dans la tête. 
Ellerbee monte au Paradis avec un ange de la mort. Il voit Dieu sur son trône, "un Être drapé dans une robe immaculée". Ensuite, il rejoint l'Enfer avec Saint-Pierre pour une petite visite. Des démons "cornus, armés de fourches" tentent de semer la terreur, mais leur autorité fait défaut. 
Ellerbee rencontre une soixante d'années plus tard en Enfer, le complice du braqueur qui l'assassina. Les deux hommes échangent. Le second, Ladlehaus, lui révèle qu'il est devenu criminel parce qu'il ne comprenait pas les blagues. Vu qu'il ne riait pas, les autres le prenaient pour un dur. Quelle gloriole ! 
Dieu, dans toute sa splendeur, confie aux damnés qu'il ne se rappelle même plus avoir créé cet endroit ou encore qu'il porte des verres de contact. Dieu n'est pas non plus infaillible. En effet, il commet une grosse boulette en prenant Ladlehaus (dernier arrivé) pour l'ancien Ladlehaus (le premier de tous les Ladlehaus de l'Enfer, et pour sûr, ils sont nombreux), ce cynique qui osa interroger le créateur afin de savoir si la vie existe avant la mort. Dieu lui demande de disparaître... et l'envoie au Purgatoire, où il est enterré par inadvertance. Ce pauvre Ladlehaus, qui n'était pour rien dans cette affaire, reçoit de temps à autre la visite de Quiz, le gardien du stade d'un lycée, qui répète, "Sablés diététiques", tel un mantra. Heureusement (ou pas), des gosses viennent lui taper la discute. C'est toujours plus agréable que de se faire pisser sur le museau par un abruti de gardien...


"Au commencement était la fin" est un roman à la fois humoristique, ironique, absurde et décalé, qui donne à réfléchir sur notre existence, sur la question de la mort, et sur nos croyances. Le dénouement, sans compromis possible, fait mouche en bouclant de façon ridicule et risible le récit. A découvrir !

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