Auteur : Douglas Coupland (Canada)
Titre : Joueur_ 1
Paru en 2011 (VO, 2010)
Editions Au Diable Vauvert
Connu et reconnu pour des romans tels "Toutes les familles sont des psychotiques" ou "Génération X", l'auteur dresse une fin du monde apocalyptique en espace clos (un bar dans un aéroport) et disserte sur le sens de la vie, la notion du temps, notre relation avec autrui, la religion, sans entrer dans des discours pompeux.
Dans un aéroport, cinq personnes se retrouvent bloquées au bar en raison de plusieurs explosions alentours qui provoquent un épais nuage de poison (anthrax et autres joyeusetés) : ça pique les yeux et ça démange beaucoup. A l'intérieur donc, Rick, le barman dans l'attente du Messie (Leslie Freemont) qui laissera à désiter dans son rôle titre ; Karen, la quarantaine, divorcée avec une gamine, qui a justement rancard avec un homme rencontré sur le net. Cet homme, c'est Warren. Et manque de bol pour lui, il se fera flinguer par un terroriste sur le toit. Le pasteur Luke, qui, sur une illumination divine (?), vient de se tirer avec la caisse de sa paroisse (quelques milliers de dollars). Et enfin, Rachel, à la beauté sidérante, qui souffre de multiples anomalies cérébrales : pas de sens de l'humour, incapacité d'entretenir une relation normale, incapacité à reconnaître les visages, etc. En voilà une bien partie dans la vie. Son souhait le plus cher consiste à se dénicher un géniteur pour démontrer à son père qu'elle peut être un temps soit peu "normale".
A l'extérieur, en plus des explosions terroristes et du tueur sur le toit, le prix du baril de pétrol prend des proportions ahurissantes pour atteindre son summum, 900 dollars. Ca calme tout net. N'ayant d'autres choses à faire que de se barricader et d'attendre les secours, ceux-ci vont être amenés à faire connaissance, à parler de tout et de rien, et dans cette atmosphère de fin du monde, à s'interroger sur la vie, sur le temps qui passe, sur le rôle de la religion, etc. Doit-on faire en sorte de laisser une trace de soi après soi dans l'Histoire ? Est-il vain de mener une vie banale puis quitter cette planète sans avoir compter pour quelqu'un ? Coupland y apporte un début de réponse en nous incitant à profiter de ce lapse de temps qui nous est accordé et à vivre ce moment comme une expérience.
Le roman se lit très vite via la fluidité de l'écriture et les changements de chapitre rapides (chacun étant axé autour d'un personnage), mais il manque quelque chose pour en faire un grand livre. On a du mal à être complètement intéressé par ce qu'il se passe dans ce bar, en dépit des mises en perspective du sens de l'existence et de la capacité d'adaptation des individus face à une situation exceptionnelle. On aurait aussi aimer en savoir davantage sur les événements extérieurs. Plaisant à lire, à mi-chemin entre la fiction et l'essai, "Joueur_1" est au final un peu raté, mais mérite tout de même qu'on s'y arrête.
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